Solidarité- Bienveillance - Délivrance!!! par David de l'évènement d'Heyoka !!

Publié le 28 mai 2024 à 20:27

Sa Sainteté le Dalai Lama a clairement exprimé que pour chacun de nous, il est plus crucial d’apprendre à mener une vie correcte que de chercher à atteindre le Nirvana. Si nous n’apprenons pas à établir des relations basées sur la compassion, l’intégrité, l’altruisme, la fraternité et l’attention envers les autres, nos objectifs « spirituels » mentalement projetés ne mèneront nulle part. Le Dalai Lama souligne également : il existe différentes philosophies, mais ce qui est fondamental, c’est la compassion, l’amour pour autrui, la préoccupation pour la souffrance des autres et la réduction de l’égoïsme. Selon lui, une pensée pleine de compassion est la chose la plus précieuse. C’est une capacité que seuls les êtres humains peuvent développer. Si nous avons un cœur et des sentiments chaleureux, nous serons satisfaits, et nos amis ressentiront une atmosphère amicale et paisible. Cela peut aussi se manifester de nation à nation, de pays à pays, et de continent à continent.

Le Dalai Lama, par ces quelques mots, pose le thème de notre séminaire : Fraternité, Compassion, Libération !

 

Voyons maintenant ce qu'est la Fraternité.

Dans notre vie quotidienne, il est essentiel de pratiquer les valeurs fondamentales. À ce niveau, il n’y a guère de différence entre le Bouddhisme, le Christianisme ou toute autre religion. Toutes insistent sur l’amélioration, le perfectionnement des êtres humains, sur la Fraternité et l’Amour. Cela est également enseigné dans notre Société.

En effet, le premier objectif de la Société Théosophique est de former un noyau de la fraternité universelle de l'Humanité, sans distinction de race, religion, sexe, caste ou couleur. Le principe de fraternité est aussi accepté par d’autres mouvements ou associations, et la solidarité humaine, de plus en plus reconnue et pratiquée à l’échelle internationale, repose souvent sur des intérêts mutuels. Cependant, la notion de fraternité, telle qu’elle est comprise dans l’enseignement théosophique, a des racines bien plus profondes.

 

Nos deux principaux fondateurs, H.P.B. et le Colonel Olcott, ont été guidés et inspirés par des Adeptes ou Maîtres de la Sagesse. En fondant cette Société unique, ils ont établi comme condition que son but ne soit ni la proclamation d’une doctrine, ni l’enseignement de la magie ou l’acquisition de pouvoirs, mais qu’il soit une vraie Fraternité par l’esprit, le cœur et l’action. La Théosophie, dont le nom signifie Sagesse Divine, repose sur cette grande Vérité reconnue par les mystiques et occultistes de tous les âges, que l’âme humaine est une parcelle de l’Ame Universelle et qu’une Vie unique et omniprésente soutient tout ce qui existe.

 

La Théosophie nous enseigne que tous les êtres humains ont spirituellement et physiquement la même origine; comme un Maître l’a dit : "Vous êtes tous d’un seul sang, d’une même source, vous allez tous vers le même but. Sachez cette vérité et vivez-là !"

L’interdépendance de toutes les choses est illustrée dans ce passage de la Doctrine Secrète : « Des Dieux aux hommes, des mondes aux atomes, d’une étoile à une chandelle, du Soleil à la chaleur vitale du plus petit être organique, le monde de la forme et de l’existence constitue une chaîne immense, dont les anneaux sont tous reliés entre eux ».

 

Nous serons dans le règne de Maya, l’illusion, tant que nous croirons que nous sommes des personnes séparées et indépendantes du reste de l’humanité. Cette attitude erronée est la source de l’égoïsme et une violation des lois de la Nature.

 

Le Bien et le Mal, ces opposés traditionnels, peuvent être définis ainsi : tout ce qui rapproche l’homme de l’Unité est du côté du Bien, et tout ce qui va dans le sens contraire est l’origine du Mal.

 

La Fraternité, l’Amour, la Compassion sont les signes d’une aspiration spirituelle visant à l’absorption dans la Vie Divine.

Si nous voulons un monde meilleur, nous devons nous efforcer de dissoudre les nuages de notre mental qui obscurcissent le ciel clair de l’esprit, en dénonçant les préjugés raciaux et religieux, générateurs de guerres fratricides.

 

À un monde divisé par les haines, les idéologies et les nationalismes étroits, la Société Théosophique propose l’idéal de la fraternité comme remède à tous les maux de l’humanité. Cette conception éthique, partagée par de nombreux philosophes antiques, est exprimée par ce vers du poète Lucain : « Non sibi sed toti genitum se credere mundo » (se croire né, non pour soi, mais pour le monde entier). Rappelons aussi ce que dit « La Voix du Silence » : « Vivre au bénéfice de l’humanité est le premier pas. »

Malheureusement, dans notre vie normale et superficielle, nous ne sommes pas conscients de cette Unité de la Vie. Nous voyons le monde comme un ensemble de choses diverses et les hommes comme des individus isolés les uns des autres, alors que l’homme et l’univers sont l’expression d’une seule Vie Universelle.

La fraternité universelle implique un changement radical de soi-même, un changement qui efface l’égocentrisme et purifie le mental, de sorte qu’il ne fasse plus de distinction entre soi-même et les autres.

 

Lorsque la priorité sera donnée à la Fraternité universelle et à la compréhension des autres, nous pourrons enfin témoigner d’un réel progrès sur cette Terre.

 

La pratique de cette Fraternité Universelle nous mène naturellement à la Compassion !

Madame Blavatsky disait que la Compassion, qui l’avait poussée à écarter toute autre considération, l’avait conduite jusqu’au Portail de l’Initiation.

 

Mais qu’est-ce que la Compassion ?

 

Elle est avant tout Amour. Elle enveloppe de ce même amour tout ce qui vit : l’humanité entière, les plantes et les animaux. La Compassion est partage. Elle est avec l’être qui souffre. La Compassion est une force immense et intérieure qui doit briser toutes les barrières de la séparativité. Elle ne juge pas et exclut la pitié qui implique un jugement.

 

Sans amour, sans paix, sans fraternité, sans compréhension mutuelle, la compassion est impossible.

Évoquant la compassion, Krishnamurti nous dit que si nous sommes capables d’être conscients et de ressentir la souffrance de l’autre, non pas la souffrance personnelle, mais la souffrance universelle, alors, lorsque la pensée s’achève, apparaît la Compassion.

 

Quant à la Compassion dont parle le Dalai Lama, elle peut être considérée comme la lumière de l’âme qui trouve son chemin à travers les voiles de la Matière et chasse les nuages sombres de l’intérêt personnel et de l’égoïsme. Alors, le mental cérébral, conditionné à travers de nombreuses incarnations à promouvoir son propre intérêt, cède la place au Soi omniprésent qui réside en chacun de nous et qui n’est jamais séparé du reste du monde.

 

Mais comment développer en nous cette Compassion ? Il existe dans le bouddhisme une technique intitulée : « Échanger sa propre conscience contre la conscience d’autrui », en contemplant comment le Je, comment le Moi, n’est qu’un être tout seul, alors que les autres sont en nombre infini. La question se pose alors : qu’est-ce qui est le plus important, moi ou les autres ? Tous les autres sont comme moi, mais je ne suis qu’un être tout seul, alors que les autres sont en nombre illimité.

Vus sous cet angle, les autres sont infiniment plus importants qu’un seul moi. En conséquence, au lieu d’utiliser les autres à notre profit, nous devrions nous employer à leur profit.

Il existe dans les doctrines bouddhistes de nombreuses techniques puissantes pour faire progresser le mental en ce qui concerne la Compassion.

 

Dans un texte bref du XIe siècle, Transformation de la pensée en huit strophes, Geshé Tangri écrit : « Chaque fois que je suis avec d’autres, puissé-je me considérer comme inférieur à eux tous, et, dans les profondeurs mêmes de mon cœur, puissé-je considérer les autres comme suprêmes. » Geshé Tangri parle ici de la place que l’on doit s’accorder par rapport aux autres. Ainsi, on doit maintenir au plus profond de son cœur la pensée de l’amour et de la compassion, et lorsqu’on fréquente les autres, éviter l’égoïsme et l’orgueil.

 

Dans une autre strophe, il dit : « Quand je vois des méchants poussés par la violence et l’absence de vertu, puissé-je chérir ces êtres rares comme si j’avais trouvé un précieux trésor. » Geshé Tangri nous dit que si l’on rencontre des gens d’un naturel mauvais qui font preuve d’agressivité envers nous, nous ne devons pas les ignorer, mais nourrir un sentiment de bonté encore plus grand à leur égard.

 

La Fraternité et la Compassion sont toutes deux des qualités menant sur le Sentier de la Libération.

 

Voyons ce qu’est la Libération.

 

En Théosophie, la Libération est souvent décrite comme un "Sentier à suivre". La première chose à comprendre à propos de ce Sentier est qu'il se trouve en nous, qu'il soit qualifié d'occulte, mystique ou spirituel. Chacun doit marcher sur ce Sentier en utilisant sa propre intelligence et en découvrant son chemin à travers les expériences de la vie quotidienne. Le Sentier n'est pas quelque chose que l'on peut tracer pour autrui ou qu'autrui peut tracer pour nous; nous pouvons seulement donner ou recevoir des indications utiles.

En réalité, on peut dire que le Sentier s'étend indéfiniment dans le cœur de chacun. Cela signifie que le cœur doit s'ouvrir à ce développement intérieur, étroit au début, mais s'élargissant continuellement. Ce que l'homme peut éprouver dans le champ de sa conscience est pratiquement sans limite. Il peut s'y enfoncer de plus en plus profondément sans jamais en trouver la fin.

Il est important de comprendre que celui qui cherche la Libération doit se libérer lui-même. Il n'y a pas d'autre moyen. Le salut ne s'achète pas par les souffrances offertes par une autre personne. L'homme ne trouvera jamais un remplaçant pour rompre les chaînes de son propre karma.

Le véritable Sentier vers la Libération se situe dans l'âme du chercheur, qui se détourne de la fascination trompeuse de l'existence superficielle pour rejoindre la source de sa vie. De nombreux chemins y conduisent, chacun cherchant la Réalité ultime de sa propre manière. Ce célèbre verset de la Bhagavad Gita suggère la rencontre avec le Divin: « Comme les hommes viennent à Moi, de même, Moi aussi, je vais au-devant d'eux, car de quelque côté qu'ils entrent sur la voie, c'est aussi Ma voie, ô Partha » (IV, 11).

Cependant, on ne peut atteindre l'état de perfection par un développement unilatéral. La connaissance intellectuelle doit aller de pair avec la compassion; le cerveau et le cœur doivent être actifs. Nous lisons dans Lumière sur le Sentier : « Le chemin ne peut pas être trouvé par la religion ou la dévotion seule, par un moyen ou par un autre; la nature tout entière de l'homme doit être mise en œuvre si l'on veut avancer sur le Sentier... »

La personnalité, encore aveuglée par l'illusion, même en entrevoyant la bonne direction, s'écarte souvent du droit chemin, initiant une ligne en zigzag ou en spirale. Cependant, avec le discernement et le travail sur soi, ces écarts iront en diminuant, jusqu'à ce que le pendule cesse d'osciller et que la Voie qui mène directement au Cœur Spirituel soit enfin trouvée, unissant le chercheur de Vérité à la Vie Universelle.

Pour conclure, l'essence de la vie spirituelle est l'amour, la compassion, la fraternité. Lorsqu'on atteint cette expérience d'Unité avec l'Univers entier à travers l'Amour et la Compassion, on ne peut rien désirer d'autre.

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